Pour clôturer l’année 2024, la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) a annoncé une nouvelle réduction de la prime à l’autoconsommation et des tarifs d’achat pour le photovoltaïque, que ce soit pour le surplus ou la vente totale. Ces ajustements, basés sur la 12ᵉ révision trimestrielle de l’arrêté tarifaire du 6 octobre 2021 s’appliqueront du 1ᵉʳ novembre 2024 au 31 janvier 2025.
Les principales évolutions pour le dernier trimestre 2024
Depuis la baisse amorcée au 7ᵉ trimestre (du 1ᵉʳ août au 31 octobre 2023), cette tendance se confirme et continue d’impacter les installations solaires photovoltaïques en France. Les chiffres montrent bien un ajustement à la baisse :
- une chute de 16 % en moyenne pour la prime à l’autoconsommation ;
- légère diminution de 1 % pour les tarifs de vente du surplus par rapport au trimestre précédent ;
- une baisse plus importante de 7 % en moyenne pour les tarifs de vente totale.
Une rentabilité toujours au rendez-vous
Le solaire reste un investissement rentable sur le long terme, avec un retour sur investissement estimé entre 7 et 11 ans, selon les spécificités de l’installation.
Nouveaux montants des aides pour le 4ᵉ trimestre (novembre 2024 à janvier 2025)
La date de Demande Complète de Raccordement (DCR), telle que définie par Enedis, fixe les tarifs pour 20 ans et détermine le montant de la prime à l’autoconsommation applicable. Voici les nouveaux barèmes :
Puissance | Prime à l’autoconsommation | Tarifs d’achat EDF OA Vente du surplus | Tarifs d’achat EDF OA Vente totale |
---|---|---|---|
≤ 3 kWc | 220 €/kWc | 0,1269 €/kWh | 0,1031 €/kWh |
> 3 et ≤ 9 kWc | 160 €/kWc | 0,1269 €/kWh | 0,0876 €/kWh |
> 9 et ≤ 36 kWc | 190 €/kWc | 0,0761 €/kWh | 0,1302 €/kWh |
> 36 et ≤ 100 kWc | 100 €/kWc | 0,0761 €/kWh | 0,1132 €/kWh |
> 100 et ≤ 500 kWc | Non éligible | 0,1052 €/kWh | 0,1052 €/kWh |
Tarifs valables du 1ᵉʳ novembre 2024 au 31 janvier 2025 (12ᵉ trimestre de l’arrêté tarifaire “S21”)
Pourquoi les primes et les tarifs continuent-ils de diminuer ?
La révision continue des tarifs et primes n’est pas uniquement dictée par la baisse des coûts de production des panneaux solaires, mais aussi par une volonté d’inciter les installations à plus grande échelle. En effet, la dégressivité des aides reflète la maturité du marché solaire en France :
- coût de production en baisse : l’amélioration de l’efficacité des panneaux solaires et la réduction des coûts d’installation permettent aujourd’hui d’atteindre une rentabilité plus rapide (entre 7 et 11 ans en moyenne) ;
- objectif de montée en puissance des installations : en réduisant les primes pour les petites installations, l’accent est désormais mis sur des projets de plus grande envergure, alignés avec les objectifs nationaux ;
- maîtrise des volumes de raccordement : avec plus de 184 000 installations raccordées sur les trois premiers trimestres de 2024, soit presque autant que sur toute l’année 2023. Cette montée en puissance nécessite une gestion rigoureuse pour ne pas surcharger le réseau. En réduisant les aides, on freine un peu l’enthousiasme pour les petites installations, tout en gardant le cap sur les projets plus structurants.
Quelle stratégie pour relancer la dynamique du photovoltaïque ?
Afin de soutenir la croissance du secteur du photovoltaïque en France dans les années à venir, plusieurs mesures sont en train d’être explorées. Elles visent principalement à rendre le solaire toujours attractif pour les particuliers et les entreprises.
Vers une simplification administrative pour les particuliers
L’une des premières mesures à envisager serait de réduire les démarches administratives pour les installations solaires, notamment pour les petites et moyennes puissances. En visant simplifier les procédures, davantage de foyers et d’entreprises seraient incités à investir dans des installations photovoltaïques.
Une réduction de la TVA à 5,5 % ?
Le gouvernement pourrait envisager une réduction du taux de TVA à 5,5 % pour les équipements photovoltaïques dotés d’une batterie de stockage ou d’un système de gestion intelligent de la consommation.
Avec cette mesure, certaines installations solaires seraient alignées sur le régime fiscal des travaux de rénovation énergétique. Actuellement pour le photovoltaïque, cette TVA réduite est de 10 % et ne s’applique qu’aux installations d’une puissance inférieure ou égale à 3 kWc.
Cette mesure permettrait de soutenir les particuliers face à la récente baisse des primes d’autoconsommation et des tarifs d’achat.
Le maintien du Tarif d’Utilisation du Réseau Public d’Électricité (TURPE)
Une autre mesure essentielle pour maintenir la rentabilité des installations solaires serait de ne pas modifier le prix du TURPE (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité) en 2025 pour les installations qui optent pour l’injection de leur surplus. En effet, ce tarif, qui représente une partie des coûts pour les installations solaires raccordées au réseau, impacte directement la rentabilité des projets.
Le maintien de ce tarif à 8,8 € HT, permettrait de préserver la stabilité économique pour les producteurs d’énergie renouvelable, garantissant ainsi un environnement plus prévisible pour les investisseurs.